Lycée agricole Pierre le Roy de Boiseaumarié – Château Mongin. Unité de formation par Apprentissage Orange

Nous sommes allés à la rencontre de deux êtres qui ont la singularité de travailler ensemble sur notre Unité de Formation par Apprentissage d’Orange implantée sur le lycée Pierre le Roy de Boiseaumarié – Château Mongin. Il s’agit de Madame Stéphanie Petre, infirmière et Floki, son chien.

Vous serez probablement surpris à l’évocation de ce duo. Il existe pourtant bel et bien.

Quoi de plus singulier, d’étonnant que la présence de ce binôme, au sein d’un service dédié à l’accompagnement et au bien-être de nos apprentis et lycéens de l’EPLEFPA d’Orange.

La curiosité, l’esprit de découverte nous ont animés. Le site est exceptionnel, posé au sein d’un champ de vignes sillonné par une lumière écrasante de blancheur. L’air apporte un subtil parfum d’armoise.

Passé l’entrée, une architecture séculaire et moderne, de la pierre sèche pour certains des bâtiments, nous nous apprêtons pour ce rendez-vous insolite.

La Directrice de l’établissement Madame Brigitte Bouvier, le responsable de l’UFA Monsieur Fréderic Herrada et l’infirmière Madame Stéphanie Petre nous entraînent vers l’infirmerie.

Nous découvrons Floki. 

Calmement, il se lève de son petit sofa aménagé. Il marque un arrêt, nous regarde individuellement. Son regard apaisant sera présent tout au long de nos entretiens. Floki se singularise par cet effet de sa parole des yeux. Nous l’apprendrons un peu plus tard, Floki a été délaissé par sa mère à sa naissance. 

Floki est de race eurasier. Il a été choisi par Stéphanie Petre parce qu’il présente une caractéristique, celle de ne pas rechercher les manifestations affectueuses que nous pouvons spontanément accorder aux animaux.

Nous nous acheminons pour faire le tour de l’établissement accompagné par Floki. Il déambule auprès  de l’infirmière. Au détour d’un couloir, alors que nous avons croisé un bon nombre de candidats aux examens BTSA Viticulture – Œnologie, Floki marque un arrêt prolongé.

L’infirmière s’approche d’une apprentie. Une conversation s’engage. Le creux de la main tendu, empli de quelques friandises données par l’infirmière, l’étudiante entame une relation. Floki se montre aussi doux qu’avenant ; lentement il se glisse à ses pieds et s’allonge. 

La « relation d’apaisement » commence. Tous les trois sont restés longtemps dans ce cercle. La parole se libère. Nous avons pu revoir la candidate l’après-midi. Elle a vécu ce moment de complicité, nous dit-elle, en toute quiétude. Elle nous confie que cela lui a fait du bien, lui ôtant une partie de son stress avant de se retrouver devant le jury. Elle appréhende bien mieux la fin du déroulement de son examen. La médiation en zoothérapie s’est produite, sous nos yeux. « C’est un réel travail » souligne l’infirmière autant pour elle que pour Floki.

Nous croisons la Conseillère Principale d’Education. Madame Marie Haupaix nous explique que Floki est très apprécié des apprentis. Il rencontre un franc succès car si « les plus jeunes des scolaires essayent de jouer avec, les apprentis en BTS s’accroupissent et font venir le chien. Cela permet de décharger l’anxiété. Il y a donc une atmosphère conviviale ». 

« L’animal conduit à l’infirmière », c’est ainsi que ce lien interactif se manifeste. Les apprentis entrent en communication avec l’infirmière par ce biais. 

Elle nous confie qu’ils considèrent que cela va de soi que FloKi puisse être présent dans l’établissement. Le personnel a pris en compte le projet de l’infirmière, ses études qui l’ont amené à mettre en place ce dispositif.

Le passé professionnel de Stéphanie Petre a contribué à l’émergence de ce projet. Venant du secteur de la pédopsychiatrie, ayant œuvré en centre médico psychologique pour enfants et adolescents (CMPEA) ainsi qu’en unité de thérapie familiale (TFA) en collaboration avec un centre d’équithérapie ; cela a produit un cheminement pour travailler avec un animal. Le choix d’un chien est affirmé. 

La co-construction du projet a duré deux ans, outre sa formation certifiante, avant qu’elle ne puisse développer sa démarche auprès d’enfants affectés de troubles du comportement. En arrivant au lycée, Stéphanie Petre a pris l’initiative de présenter cette action, intrinsèquement liée à sa mission, à la Direction de l’établissement.

L’arrivée de Floki s’est faite progressivement. Les apprentis comme les lycéens savent qu’il est présent le mercredi matin. La relation est simplifiée par sa présence. La spontanéité de la demande, du besoin, participe à la régulation du contact.

La personnalité de Floki, tout en interaction, s’ajoute à « sa capacité naturelle à la prise d’initiative ». Un mot revient souvent dans la parole des apprentis et des lycéens : « Floki est notre mascotte ». Ce compagnonnage respectueux fortifie ce quotidien partagé et intense.  

Nous apprenons aussi que le personnel a adopté Floki au sens où le lien s’est fait naturellement. Son passage dans les bureaux est apprécié.
Frédéric Herrada, Responsable de l’UFA confirme par ailleurs que ce projet a pris sa place sans contrainte, tant auprès des équipes éducatives que dans son fonctionnement. L’établissement ne communique pas auprès des entrants de ce dispositif. Ils découvrent la présence de Floki au long cours et son interaction avec l’infirmière. 

Ce temps suspendu, vécu au gré de nos rencontres entre l’infirmière et Floki nous donne à penser que la présence de ces deux êtres, dans le prolongement l’un de l’autre, relève de ce sens élaboré et dont il est important pour nous d’en déchiffrer les fins mots.

Nous exprimons toute notre reconnaissance aux membres de la Direction de l’EPLEFPA d’Orange, de l’UFA, l’infirmière Stéphanie Petre et Floki ainsi que tous les apprentis et lycéens qui ont généreusement pris le soin et l’attention de participer à ce reportage.